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Formes particulières de parodontopathies

Formes particulières de parodontopathies: la gingivite ulcéro-nécrotique

Gingivite ulcéro-nécrotique, parodontite et parodontose sont les affections particulières qui touchent les dents, les gencives et les os.

Elle touche des sujets jeunes en période de déséquilibre physique et psychique. Elle provoque des lésions gingivales, puis osseuses, brutales et irréversibles.

Comment survient-elle ?

Les causes favorisantes :

  • Hygiène défectueuse.
  • Présence de tartre, souvent accompagné d’une gingivite.
  • Conditions locales favorisant la rétention de la plaque.

Causes déclenchantes :

Il y a rupture brutale de l’équilibre microbes/défenses immunitaires, qui se produit davantage par chute des défenses que par aggravation de l’agression.

  • Choc psycho-émotionnel intense.
  • Deuil.
  • Stress.
  • Conditions de vie pénibles.
  • Etudiant en période terminale de révisions : fatigue ajoutée à l’insomnie, au tabac, aux excitants (café, amphétamines), et à la crainte de l’examen.

Comment la reconnaître ?

  • Douleurs intenses avec des poussées aiguës.
  • Sensation de brûlure.
  • Saignement spontané des gencives.
  • Très mauvaise haleine (halitose).
  • Température à 38° ou 38,5°.;
  • Gencives gonflées très rouges.
  • Disparition des papilles gingivales atteintes par la nécrose.
  • Le feston gingival est plus ou moins touché.
  • Les ulcérations sont recouvertes d’un enduit gris noirâtre, elles sont très douloureuses à la palpation.

Elle est souvent accompagnée du gonflement douloureux d’un ganglion sous la mâchoire.

Où est-elle localisée ?

Les lésions peuvent n’intéresser qu’une papille, un segment de la bouche ou toute la bouche. Dans certains cas, la gravité de l’atteinte est telle que des lésions se développent sur le bord de la langue, à l’intérieur des lèvres et des joues, en face des lésions gingivales initiales.

Comment évolue-t-elle ?

Sans traitement, elle dure 8 à 15 jours. Puis il y a régression des manifestations aiguës et passage à la chronicité. Les récidives sont plus ou moins fréquentes. La papille interdentaire disparaît complètement. Il y a perte plus ou moins importante de l’os interdentaire (septum).

Quel traitement ?

Il doit être le plus précoce possible, dès les premiers signes, pour empêcher ou limiter la destruction tissulaire qui, sinon, sera irréversible.

Les antibiotiques :

Si la détresse physique est profonde : température élevée, ganglions importants, existence d’une maladie générale (cardiaque, diabète, etc.).

Le traitement local :

A domicile :

Les microbes responsables sont des microbes anaérobies (qui vivent sans oxygène). Le traitement consistera donc à faire des bains de bouche à l’eau oxygénée à 10 % avec un peu d’eau tiède pour la sensibilité au froid. Faire forcer le liquide entre les dents pendant au moins une minute. A renouveler 5 à 6 fois par jour.

Au cabinet :

Lors de la première séance, une désinfection des tissus avec une solution oxygénante est effectuée. Si les douleurs sont trop importantes, on anesthésie toute la zone atteinte. Ensuite, on procède au débridement des lésions : il faut enlever les membranes superficielles qui empêchent la pénétration de l’oxygène. Puis, on supprime grossièrement les irritants locaux : plaque dentaire, tartre, etc. Il y a soulagement presque immédiat.
Lors de la deuxième séance : c’est-à-dire 24 à 48 heures plus tard, on continue le nettoyage. On y voit mieux : la gencive a désenflé et saigne moins.
La troisième séance et suivantes, espacées de 8 à 15 jours puis un mois, permettent de peaufiner le nettoyage des surfaces dentaires et d’enlever les reliquats de tartre. Ensuite, on procède à la mise en condition de la cavité buccale par suppression de tous les éléments irritatifs : caries, obturations débordantes, prothèses mal ajustées, remodelage gingival et osseux, etc. On se doit d’informer le patient sur l’hygiène bucco-dentaire et de lui donner des conseils alimentaires appropriés de manière à ce qu’il se prenne en main pour éviter les récidives.

Parallèlement, le recours à un psychothérapeute peut s’avérer nécessaire dans le cas de troubles émotionnels intenses.

Conclusion

Traitées au tout début, les lésions sont minimes, les séquelles nulles. Le traitement local immédiat est primordial, le traitement général seul (antibiotiques) n’empêche pas le développement des lésions qui évoluent trop vite. La disparition des causes empêche les récidives.

Formes particulières de parodontopathies: parodontite aiguë juvénile

Heureusement rare, elle touche les sujets jeunes autour de la puberté.

Comment la reconnaître ?

  • Peu de signes inflammatoires, la gencive paraît à peu près saine.
  • Peu ou pas de plaque dentaire ni de tartre.
  • Elle touche surtout les incisives et les premières molaires. Les dents atteintes sont très mobiles, elles se déplacent. On observe une destruction osseuse foudroyante autour des dents qui se retrouvent « dans le vide ».

Comment évolue-t-elle ?

Il y a une chute spontanée des dents atteintes, en quelques mois.

Formes particulières de parodontopathies: parodontite à progression rapide

Elle touche l’adulte jeune, de la puberté à environ 30 ans.

Comment la reconnaître ?

Elle touche la quasi-totalité de la denture.

Comment évolue-t-elle ?

Perte osseuse rapide et sévère entraînant la chute des dents.

Formes particulières de parodontopathies: Parodontose

Elle commence vers la cinquantaine. C’est plus un processus physiologique qu’une maladie.

Comment la reconnaître ?

Perte régulière de gencive et d’os sur l’ensemble de la denture sans inflammation : les dents se « déchaussent ».

Comment évolue-t-elle ?

L’évolution est lente. Généralement, les dents ne sont pas mobiles et restent en place. Cela crée surtout un problème esthétique.