Anurie : Définition
L’anurie se définit par un arrêt total de la sécrétion d’urine par les reins (diurèse).
Il s’agit d’une urgence médicale car elle expose le patient à des conséquences métaboliques qui mettent rapidement en jeu le pronostic vital.

Une fois le diagnostic d’anurie posé, Il faut impérativement en rechercher la cause pour proposer le plus rapidement possible un traitement adapté. La question essentielle à se poser est : l’anurie est-elle ou non en rapport avec un obstacle sur les voies urinaires ? Cette recherche étiologique (recherche de l’origine), est basée sur un interrogatoire, un examen clinique et la pratique d’examens complémentaires. L’interrogatoire s’intéresse au mode d’installation de l’anurie, aux antécédents de lithiase (urique) ou à la notion de cancer pelvien.
L’examen clinique
L’examen clinique oriente le diagnostic. La présence de douleurs pelviennes associées à une vessie trop pleine lors de la palpation abdominale montre les signes d’un « globe vésical », témoin d’un obstacle prostatique. Le toucher rectal confirme ce diagnostic. Il permet également de rechercher un éventuel cancer pelvien. La palpation des fosses lombaires renseigne sur les reins.
L’examen essentiel à pratiquer est une échographie abdominale. Elle permet de distinguer une anurie par obstruction et anurie par toute autre affection des reins (néphropathie). En effet, en cas d’obstruction basse, l’échographie montre une distension vésicale. Si l’obstruction est urétérale, l’échographie montre une dilatation des cavités rénales. Enfin, l’absence de dilatation rénale conduira à conclure sur une origine non obstructive.
Anurie : Causes
L’anurie peut être causée par un obstacle des voies excrétrices, ou sans obstacle.
L’anurie par obstacle peut avoir deux origines.
La rétention aiguë d’urine par hypertrophie prostatique
C’est la cause la plus fréquente d’anurie. Elle se caractérise par un globe vésical le plus souvent douloureux. Le diagnostic est en général aisé par l’examen clinique éventuellement associé à l’échographie. Le traitement repose sur le sondage vésical ou la mise en place d’un cathéter sus-pubien pour permettre une évacuation des urines. Le traitement de l’obstacle se fait dans un second temps.
Obstacle sur les voies excrétrices
Elles se manifestent par une dilatation urétéro-pyélo-calicielle bilatérale avec vessie vide à l’échographie. Dans 50% des cas, il s’agit d’un cancer pelvien responsable d’un envahissement par des tissus (néoplasique) des uretères. Dans 40% des cas, il s’agit de calculs urétéraux bilatéraux majoritairement d’acide urique (dont la particularité est d’être invisible à la radio sans préparation de l’abdomen). Exceptionnellement, il s’agit d’une transformation fibreuse des tissus (fibrose) rétro péritonéaux responsables de compressions des uretères ou d’une hydronéphrose aiguë par obstacle de la jonction pyélo-urétérale sur un seul rein.
Anurie sans obstacle
Elle est beaucoup plus rare et se caractérise par une absence de dilatation des cavités rénales à l’échographie. Elle est causée soit par une maladie cardiaque responsable de la libération de corps étrangers (emboles) provoquant une obstruction des deux artères rénales, et entraînant une impossibilité de filtration rénale et donc d’émissions d’urines. Soit par une néphropathie aiguë d’origine chimique, bactériologique ou médicamenteuse se caractérisant par un blocage de la filtration rénale.
Les symptômes de l’anurie
Les premiers signes cliniques d’une anurie correspondent à une diminution de l’abondance des besoins d’uriner, voire en l’absence complète de ces besoins.
Un gonflement de la vessie ainsi que des douleurs pelviennes peuvent en être des symptômes caractéristiques.
La palpation vésicale ainsi que le touché rectal permettent de confirmer, ou d’infirme, ce premier diagnostic clinique.
Conclusion