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Eczéma palmo-plantaire

Eczéma palmo-plantaire: qu’est-ce que c’est ?

L’eczéma palmo-plantaire, ou dysidrose, touche uniquement la paume des mains, les côtés des doigts et la plante des pieds. C’est une forme fréquente d’eczéma qui touche surtout l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune.

La dysidrose, très particulière en raison de sa localisation, se manifeste cependant comme un eczéma classique. Les symptômes suivants vont se succéder :

Rougeurs et démangeaisons. Sur la paume des mains et les côtés d’un ou de plusieurs doigts vont apparaître des rougeurs parsemées de minuscules vésicules. Les lésions s’étendent, les vésicules grossissent et les démangeaisons deviennent alors très importantes.

Les « suintements » puis les croûtes. Sous l’effet du grattage, ou spontanément, les vésicules vont se rompre et laisser s’écouler un liquide jaune paille. C’est à ce stade dit « suintant », que des complications infectieuses peuvent survenir. Enfin l’écoulement va cesser laissant la place à des croûtes.

La poussée peut durer de 10 à 21 jours avant de guérir, en général sans séquelle.

La guérison se fait quand toutes les croûtes sont tombées, laissant la place à une peau fine et rouge. Il n’y aura pas de cicatrices.

Il existe trois formes de dysidroses

La forme aiguë :

Surtout chez le sujet jeune, elle est très importante par son étendue, les démangeaisons et les risques d’infection qu’elle entraîne.

La forme chronique :

Elle évolue par poussées successives malgré les traitements.

La forme saisonnière :

Elle apparaît surtout au printemps et en été.

Les mains sont plus souvent touchées que les pieds sauf dans les formes saisonnières où l’atteinte simultanée mains et pieds prédomine.

Eczéma palmo-plantaire: d’où cela vient-il ?

80% des dysidroses n’ont pas de cause apparente. On parle alors « d’eczéma endogène » ou de « dysidrose idiopathique ». Dans les autres cas, la dysidrose peut être mise en relation avec une allergie de contact ou une infection préexistante.

Eczéma endogène

Ce terme est plus explicite au sens où, si une cause extérieure n’est trouvée pour expliquer 80% des cas de dysidrose, la cause est très probablement interne (donc endogène) à la personne qui présente ce trouble.

En effet, l’eczéma survient presque toujours sur un terrain atopique, c’est-à-dire prédisposé héréditairement à manifester des réactions allergiques comme l’asthme, le rhume des foins, l’urticaire, les allergies alimentaires, etc.

Le facteur endogène commun aux personnalités atopiques s’explique par leur capacité à fabriquer en excès des immunoglobulines (anticorps) de type E ou IgE, lorsqu’ils sont en contact avec un ou plusieurs allergènes (poussière, pollens…) même en quantité minime.

L’atopie n’est qu’un terrain, des facteurs déclenchant sont souvent retrouvés dans les jours qui précèdent les poussées : stress le plus souvent (contrariété, examens…), climat…

Ainsi, les dysidroses saisonnières qui surviennent au printemps et en été sont très sûrement influencées par la sueur combinée à la chaleur.

Dysidrose et allergie de contact

Des dysidroses aiguës, très spectaculaires, survenues chez des sujets jeunes, ont vite disparu et n’ont jamais récidivé quand un allergène de contact, comme par exemple le nickel ou le chrome, a pu être retrouvé et écarté définitivement.

Dysidrose et infections

Le « pied d’athlète » est le nom courant donné à l’infection des pieds, localisée surtout entre les orteils, par des champignons (en général le Trichophyton Mentagrophyte Varinterdigitale).

Des vésicules sont également présentes au niveau des orteils dans cette affection sans qu’on puisse la confondre avec une dysidrose.

Or, on a pu guérir des dysidroses des mains rebelles au traitement habituel par cortisone, simplement en traitant les champignons que ces personnes présentaient également au niveau des pieds.

Il est donc licite de penser que la présence du champignon dans l’organisme a pu déclencher une réaction de type allergique sous forme de dysidrose palmaire.

Eczéma palmo-plantaire: quel traitement ?

Chaque fois qu’une cause pourra être identifiée, le traitement en découlera. Dans tous les autres cas le traitement sera celui de tout eczéma.

Traitement de la cause

Suppression des allergènes identifiés : tels que le nickel ou le chrome.

Traitement des infections associées : en particulier les mycoses (infections par champignons).

Traitement des facteurs déclenchant la dysidrose, s’ils sont évidents : sédatifs légers en cas de stress, et psychothérapie de soutien si récidives fréquentes.

Traitement de la dysidrose

Sécher les lésions qui suintent, prévenir les surinfections, calmer les démangeaisons et la poussée sont les buts du traitement de toute dysidrose.

Sécher les lésions suintantes : les colorants tels que l’éosine aqueuse ou le Bleu de milian sont toujours très efficaces.

Prévenir les surinfections par des bains locaux dans du permanganate dilué, et par une hygiène rigoureuse des mains et de l’environnement. Un arrêt de travail est tout à fait justifié à la phase suintante et particulièrement dans les dysidroses aiguës, où les lésions sont très étendues et très vite infectées.

Quand la surinfection est évidente : la phase de suintement est exagérément longue, il y a un œdème et des rougeurs importantes des mains, des suintements purulents. Des antibiotiques seront associés, si possible, après prélèvement en vue d’un examen de laboratoire.

Quand tout risque d’infection semble écarté et que les suintements se calment, les traitements locaux à base de cortisone abrègeront la poussée et calmeront les démangeaisons. Des médicaments antihistaminiques (antiallergiques) en comprimés les calmeront également.